Compte rendu : 90 minutes avec Jean-François Mainville
Le 20 février dernier, Jean-François Mainville s´adressait à une vingtaine de personnes dans nos locaux, faisant état de son cheminement personnel extraordinaire.
Je « colle » avec les différents. Je me sens comme « le gars qui est passé par là ».
Dans ces quelques mots, Jean-François Mainville résume à la fois son passé, son chemin d´identification et de libération, sa vocation unique auprès des personnes vulnérables. Il est le seul enfant de parents aimants. Il est un bon petit gars, brillant et attachant mais il souffre et étouffe. à l´adolescence, pour découvrir qui il est vraiment, pour pallier à ses angoisses et à son mal de vivre, pour briser l´image, il commence à fréquenter les « petits bums » et sombre dans l´alcool, la toxicomanie et la criminalité. Il passe par les centres jeunesse et les familles d´accueil. Il trouve toutefois refuge et espaces de paix dans les arts et la musique.
Un jour, dans la jeune trentaine, il décide de « mettre la clef dans la porte » et d´en finir. Durant 72 heures, il erre hanté par ses idées noires et suicidaires, jusqu´à ce qu´un couple, fervent chrétien, le fasse monter à bord de son véhicule, lui offre l´hospitalité et lui partage un chemin de lumière. à l´exemple de Paul sur le chemin de Damas, Jean-François est saisi par l´amour du Christ en croix et, désormais, il ne voudra que suivre le chemin que le Ressuscité lui trace.
« Il fallait que je règle avec mon passé.»
Il se rend à la police et doit passer un an au centre de détention de Bordeaux. C´est là , en noircissant ses cahiers Canada de réflexions et de relectures du chemin parcouru, qu´il conçoit un programme d´art et de musico thérapie qui s´apparente à la méthode Nordoff-Robbins. Un an après, son programme est reconnu par le Nordoff-Robbins Center for Music Thérapy.
Malgré son casier judiciaire, une première institution lui donne la chance d´expérimenter son programme et depuis, fort de ses succès, il va où il est demandé. Il fait vivre une expérience intuitive-créative dans des résidences de personnes en perte d´autonomie, auprès des personnes atteintes de la maladie d´Alzheimer, de personnes déficientes intellectuelles ou du spectre de l´autisme, de personnes itinérantes, etc. Il associe même des jeunes cégépiens, par le biais du Phare de Longueuil, à son uvre d´allumeur de vie et de lumière.
Jean-François, merci pour ton témoignage empreint d´authenticité, d´humilité et d´empathie.
Yvonne Demers