Célébrer les Jours Saints chez-soi

P ques 2021

La fête de Pâques est importante pour nous car elle nous plonge dans le cœur de notre foi  : en donnant sa vie pour ses amis, Jésus nous apprend que l'amour est plus puissant que la haine, la vie plus forte que la mort, et que le bonheur finit toujours par triompher du malheur. Car Dieu est avec nous.

Cette année, peu d'entre nous pourrons nous rendre à l'église pour la Semaine Sainte. Il nous reviendra d'inventer notre façon de la célébrer à la maison. Par exemple, nous pouvons ...

1. Nous unir aux célébrations diffusées par l'internet ou la télévision.

Plusieurs paroisses assurent cette diffusion.

Télévision Rive-Sud captera celles de la paroisse Saint-Georges :

Jeudi saint à 16 h : https://youtu.be/X1n6XeUb-5w

Vendredi saint à 15 h : https://youtu.be/6FsByXaqXbE

Veillée pascale à 16 h :  https://youtu.be/UZlR47IqP3I

 2. Lire le récit de la Passion.

Le récit de la Passion est un texte magnifique. Simone Weil, une juive qui s´est convertie à «l'amour du Christ» en lisant l´évangile, écrivait : «J´ai trouvé la foi, non en lisant le récit des miracles, mais en découvrant la beauté du récit de la Passion. D'où vient la beauté de ce texte si poignant qui raconte la mort cruelle du juste? D'où vient qu'en écoutant ce récit tragique nous avons mal, mais qu'à  la fin il nous laisse en paix? Étrange mystère. Ne serait-ce pas que cet événement de la Passion est le seul qui nous permet de solutionner cette grande énigme : nous, les humains, nous sommes faits pour le bonheur, mais notre vie est souvent difficile. La seule source de clarté assez lumineuse pour éclairer le malheur est la Croix du Christ ».

Quand nous étions enfants, trop jeunes pour aller à l´église, le Vendredi saint, notre mère nous lisait une partie du récit de la Passion. Plus tard, elle m'a dit : «Tu étais touché, tu pleurais.» N´ayant plus mon cœur d'enfant, je ne pleure plus, mais je continue d'écouter le récit de la Passion en y ajoutant celui de la Résurrection  - durant les Jours Saints.

Les 4 évangiles ont leur récit de la passion et de la résurrection, chacun avec sa couleur propre  : Matthieu   26,1-28,20; Marc 14,1-16,20; Luc 22,1-24,53; Jean 13,1-38 & 18,1-20,31.  On y rencontre plusieurs personnes qui, volontairement ou non, se trouvent impliquées dans ces événements tragiques où se révèle ce qu´il y a dans leur cœur  : Jésus, Judas, Pierre, Marie-Madeleine, Pilate et sa femme, le roi Hérode, le grand-prêtre, les deux larrons, et plusieurs autres.   Certaines personnes vont en sortir grandies, d'autres vont s'effondrer. De chacun, chacune, nous pouvons apprendre quelque chose. On peut trouver les textes des évangiles en cliquant  : https://www.aelf.org/bible.   On peut aussi trouver des enregistrements audio.

3. Accompagner Jésus dans les étapes de sa passion.

À l´heure où ont eu lieu les principales étapes de ces trois jours qui ont changé le monde, nous prenons une pause pour prier et méditer.

Le repas du jeudi soir. En Jean, au début du repas, Jésus s'agenouille devant chacun de ses disciples et leur lave les pieds. Par ce geste très parlant, Jésus leur signifie combien il croit en leur grandeur humaine et combien il voudrait qu'eux aussi y croient. En Jésus, c'est Dieu qui se prosterne devant nous, humains, et nous prie de croire en son amour. Tout le sens de la Passion est déjà donné là. Pierre mettra du temps à comprendre.

La passion du vendredi. Jésus œuvre pour un monde fraternel où tous les humains seraient traités humainement. Il sait que ce mode de vie ne s'impose pas par la force, mais vient par la persuasion. Ce non-violent inquiète l´autorité romaine et les chefs religieux au point où ils se liguent pour l´éliminer. Les Romains s'en chargent en le crucifiant, un supplice habituellement réservé aux esclaves et qui est voulu pour déshumaniser, humilier, effrayer, afin de décourager toute résistance à leur domination. Or, au moment où Jésus est élevé sur la croix d'ignominie, c´est alors qu'il montre sa vraie grandeur. Il est le vrai vainqueur. Le centurion qui dirige le peloton d'exécution le reconnaît : «Vraiment, cet homme était Fils de Dieu».

Le samedi : Après le tumulte de la veille, c'est le silence. Jésus est au tombeau. Pierre est terré quelque part. Judas est ravagé par la culpabilité. Les femmes disciples vivent leur deuil. Nous méditons dans le silence et l´espérance.

La veillée pascale. Dans la nuit noire, une flamme jaillit; un cri : «Lumière du Christ !» Avec les croyants du monde entier, nous célébrons la victoire de Jésus : victoire de la lumière sur la noirceur, de l'amour sur la haine, de la vie sur la mort. Victoire à laquelle notre baptême nous a associés.

Au matin de Pâques, nous accompagnons  Marie-Madeleine qui vient au tombeau; elle vient voir un mort mais c'est un vivant qu'elle trouve. Au cours de la journée et des jours suivants, d'autres disciples, font, chacun à sa façon, l'expérience de la rencontre avec le Ressuscité.

Puissions-nous connaître le même bonheur et avoir le goût de crier Alléluia.

Pourquoi ne pas écouter l'Alléluia tiré de l´oratorio "Le Messie" d´Haendel. Un formidable cri de joie où on répète 25 fois le mot Alléluia. (C´est devenu une coutume de chanter cet Alléluia durant l´Avent, mais Haendel a écrit son oratorio pour le temps de Pâques).

Jésus est vivant! Et nous aussi nous vivons! ALLÉLUIA.

Clément Farly
1 avril 2021

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