"La garde"
Gilles Guérard rapporte les échanges tenus lors de la ciné-rencontre du 24 avril 2014. Ils portaient sur le film du réalisateur québecois Sylvain Archambault : « La Garde » qui explore le drame d´un père interdit de voir son fils.
Le groupe réunissait 5 femmes et 5 hommes pour se dire d´abord les impressions sur le film. On peut avoir aimé ou détesté la fabrication du contenu (langage, crédibilité du scénario, montage mettant en relief les émotions); il reste que nos réactions nous font comprendre à quel point nous sommes impliqués dans nos perceptions immédiates. C´est tout naturel d´avoir des avis contraires. Il est bon de respecter ces différentes impressions entre nous.
Une dynamique de sympathie surgit ensuite lorsque chacun s´anime à raconter comment il revit les épisodes les plus marquants :
- le jugement de la cour est mis en doute car plusieurs éléments nous manquent sur les faits qui ont été vécus;
- les tentatives pour contrevenir à la loi montrent que des droits humains peuvent avoir été lésés;
- la manière dont le père et son adolescent vont se rapprocher fait sentir qu´une violence a été depuis longtemps très mal assumée;
- les deux protagonistes se provoquent, s´attendent, s´imposent tour à tour, comme pour remettre en cause le lien d´influence mutuelle adulte/enfant;
- la communication formelle est déficiente, b clée, mais l´enjeu est renversé quand s´installe la phase de survie où l´enfant soigne l´adulte;
- une entente finale fait voir un haut niveau de complicité réciproque où ce qui va advenir par la suite chamboule les préjugés de départ.
Cet échange d´opinions dans le groupe nous fait éprouver une vague empathie, car nous savons tous combien la misère des situations humaines actuelles est reflétée à l´écran. Si bien que l´indifférence ne nous est plus permise. Plusieurs films déjà visionnés ont été évoqués concernant le rôle de l´homme québécois très mal en point dans son être et dans ses rapports aux autres.
Gilles Guérard
25 avril 2014